Enjeux pour la téléassistance

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La téléassistance comme son nom l’indique est l’action ou le service qui permet d’aider à distance. La téléassistance concerne surtout l’assistance aux personnes âgées. En France il y a un peu plus de 480.000 personnes âgées  équipées de ce service.

Les challenges de la téléassistance sont multiples.

Conquérir les plus jeunes seniors

L’âge moyen d’équipement en téléassistance dépasse les 80 ans. Pour faire croître ce marché, plusieurs solutions existent dont l’augmentation de la pénétration de la téléassistance chez les 80 ans et plus ou le ciblage des plus jeunes seniors.

Or deux principaux problèmes s’opposent à ce développement sur les jeunes seniors : d’un côté, la téléassistance a une image très liée à la dépendance et les jeunes seniors considèrent qu’ils n’en n’ont pas encore besoin. De l’autre, ces jeunes seniors ont tendance à procrastiner surtout pour le sujet de la dépendance.

Ainsi, pour cibler les jeunes seniors, il est vraisemblablement obligatoire de proposer d’autres services qui ne soient pas liés uniquement à la dépendance. Certains acteurs s’orientent vers des pistes telles que la notion d’insécurité pour proposer des services d’urgence à une plus large population.

Participer au maintien à domicile des personnes âgées

Plus de 90 % des personnes âgées veulent rester à domicile le plus longtemps possible. Or de nombreux Seniors en sont incapables. Leur fragilité peut se transformer en dépendance en cas de chute ou de problème de santé.

La téléassistance a un grand rôle à jouer pour répondre à la demande de ces seniors, mais également pour réduire les coûts de la dépendance en général.

Ainsi, la téléassistance est une des solutions pour prévenir les chutes ou pour intervenir le plus rapidement possible après une chute.

C’est aussi un moyen de permettre aux enfants des personnes fragilisées de continuer leur vie en étant plus sereins pendant que la téléassistance veille à la sécurité de la personne âgée.

Se diversifier sur d’autres bénéfices

Pour se développer, la téléassistance va devoir proposer d’autres bénéfices et services que la sécurité ou la convivialité proposés aux personnes âgées.

Nous pouvons imaginer plusieurs pistes : un système pour rassurer les personnes notamment sur le sentiment d’insécurité, mais également des services plus vastes de surveillance du domicile voir même d’une surveillance la consommation de la personne âgée…

Par exemple, il existe actuellement des développements de systèmes qui permettent de « mesurer les activités » d’une personne âgée à distance et de détecter les situations anormales. Certains services permettent de savoir si une personne se nourrit correctement et ceci pour limiter ou prévenir la dénutrition.

Conquérir le marché de la téléassistance en directe

Une grosse part des ventes de la téléassistance se fait via les conseils départementaux, qui proposent aux personnes âgées de leur département des solutions de téléassistance à prix souvent réduits. C’est généralement les personnes âgées avec de faibles revenus qui en bénéficient en premier.

Ainsi les conseils départementaux lancent régulièrement des appels d’offres auxquels répondent les télé-assisteurs. La compétition est très intense et les prix ont tendance a fortement baisser. Cette baisse des prix a tendance à limiter les marges des opérateurs et à fortement contraindre leurs capacités d’investissements.

La vente en directe est une des solutions mais se heurte à un coût d’acquisition très important en raison de la réticence des Seniors pour la télé-assistance. Les acteurs qui s’en sortiront le mieux seront probablement ceux bénéficiant d’un réseau de distribution le plus large possible comme les associations et acteurs de services à domicile.

Faire évoluer l’image de la téléassistance

C’est probablement un des plus grands challenges de la téléassistance. Celle-ci a une image fortement liée la dépendance et à la fragilité. Or il est difficile pour une personne de reconnaître sa fragilité. Ainsi, de nombreuses personnes âgées qui devraient être équipées ne le sont pas actuellement.

Pour faire évoluer l’image de la téléassistance, il est probablement nécessaire qu’elle propose d’autres services que ceux actuellement proposés. Cela va passer probablement par des services utilisés par plusieurs générations ou par l’ensemble des générations afin de décloisonner la téléassistance.

Certains pensent qu’en communiquant davantage, il sera possible de changer l’image la téléassistance. Cela paraît peu probable.

D’autres acteurs proposent des systèmes de téléassistance avec des médaillons plus modernes et plus design. C’est une bonne piste, mais elle sera probablement insuffisante parce qu’un produit « Senior » même avec un très beau design reste toujours perçu comme étant destiné aux Seniors et à la dépendance.

Développer des activités à plus forte valeur ajoutée

Le secteur de la téléassistance est actuellement marqué par une baisse des prix lors des marchés publics des conseils départementaux notamment.

En effet étant donné que le secteur de la téléassistance stagne avec environ 500 000 personnes âgées équipées, et les grandes difficultés des conseils départementaux en ce qui concerne leurs budgets qui sont de plus en plus contraints, les prix de vente de la téléassistance chutent d’année en année pour atteindre régulièrement les six euros par mois et par personne équipée (dans le cas des appels d’offre).

Ce montant ne permet pas de proposer des prestations à forte valeur ajoutée et c’est souvent simplement la « télésécurité » qui est proposé à ce tarif-là. Cette situation risque de fragiliser les acteurs de ce secteur mais également le niveau de prestations proposé qui va être orienté à la baisse.

L’enjeu pour la plupart des télé-assisteurs est de proposer des  services à plus forte valeur ajoutée pour pouvoir augmenter leurs marges. Certains acteurs s’orientent vers la télémédecine, la télé-santé, le besoin de sécurité, la téléassistance mobile, la prise des médicaments, etc.

Faire évoluer la responsabilité du télé-assisteur

Un blocage significatif du développement des nouvelles technologies dans le secteur de la téléassistance est la responsabilité pénale du gérant du télé-assisteur. En effet le gérant est responsable pénalement des conséquences ou d’une partie des conséquences liées à ses services. Ce point est très souvent sous-estimé par les porteurs d’innovations.

Avec un médaillon classique, la personne appuie ou pas sur le médaillon pour obtenir de l’aide. Dans les deux cas de figure le télé-assisteur « remplit » sa mission sur un plan légal.

Or, beaucoup de technologies ne procurent pas ce 100% de « fonctionnement » même s’ils apportent de meilleurs résultats. Avec les capteurs de chute, il y a le risque qu’une chute ne soit pas détectée. Or si la chute n’est pas détectée, et que le télé-assisteur s’est engagé à intervenir en cas de chute, la responsabilité du gérant peut être engagée.

C’est un problème important pour la téléassistance et probablement un de ceux qui empêchent le plus, le développement de nouvelles technologies.

Valider les nouvelles technologies

Les nouvelles technologies de maintien des seniors à domicile sont de plus en plus nombreuses. Il peut s’agir de capteurs de chute, de chemins lumineux, de capteurs actimétrie, de piluliers connectés,  de systèmes domotiques, etc, les innovations sont pléthores.

Et la grande partie de ces technologies, n’a pas été testée avec un nombre d’utilisateurs assez important, ce qui pose des difficultés aux téléassisteurs pour les analyser et comprendre leurs réels bénéfices.

C’est ainsi que plusieurs téléassisteurs sont obligés de tester ces technologies afin de valider leurs performances.

Une autre difficulté des technologies actuellement proposées et qu’une grande majorité d’entre elles répond à un besoin souvent trop précis ce qui limite les cas d’utilisation. Cette ultra-segmentation demande aux téléassisteurs qui veulent proposer une offre plus globale d’utiliser plusieurs systèmes complémentaires ce qui augmente fortement les coups pour les usagers et rend les solutions globales souvent impossibles à commercialiser.