Ehpad : les enjeux

Paisano

Paisano Green Community est le 1er projet de maison de retraite écolo. aux USA

La Cnsa indiquait que « 6 768 Ehpad se sont vus notifier, de la part des ARS, des crédits d’assurance maladie nécessaires à la prise en charge des personnes âgées résidant en Ehpad et, en particulier, au financement des charges de la section soins. Ce nombre d’ Ehpad représente une capacité d’accueil en hébergement permanent, au niveau national, de 564 045 places».

Par Frédéric Serrière

L’Observatoire des Ephad réalisé chaque année par Kpmg indique « Le vieillissement de la population ainsi que le retardement de l’entrée en Ehpad sous l’effet notamment du prolongement du maintien à domicile, entraîne une augmentation du degré de dépendance des résidents accueillis. En effet, on constate le recul de l’âge moyen d’entrée en établissement (passé de 80,2 ans il y a 25 ans, à 85,06 ans en 2013)…».

Le secteur des Ephad est soumis à deux nombreux enjeux qui peuvent être résumés ainsi :

– des résidents plus âgés et plus dépendants
– une plus forte hétérogénéité des états de santé des résidents
– des budgets des financeurs contraints
– des normes plus contraignantes : alimentation, santé, sécurité…
– très peu de créations d’Ehpad

Ces enjeux poussent les acteurs à plusieurs actions stratégiques :

– acquisition d’expertise
– réduction des coûts
– développement externe et/ou diversification

Concernant la réduction des coûts. Elle est nécessaire en raison d’une tendance à l’augmentation des dépenses et à la stagnation des financements.

Pour la grande majorité des acteurs, la réduction des coûts se porte sur trois axes : l’absentéisme des salariés dû à un travail très difficile, la réduction de la sur-médicalisation de certains résidents et une meilleure gestion des achats pour éviter, par exemple, les gaspillages alimentaires.

Concernant l’absentéisme des salariés, plusieurs pistes sont testées : une meilleure formation du personnel aussi bien sur le fond comme les formations Humanitude que sur la forme avec des formations pour améliorer les gestes afin de préserver la santé des salariés. Il s’agit aussi de l’utilisation de systèmes pour réduire les tâches (ex : un système permettant de savoir, à distance, les résidents encore durant la nuit) ou même des exosquelettes et des « robots » pour aider le personnel.

Concernant le développement externe, prenons l’exemple des groupes privés.

Etant donné que le nombre de créations d’Ehpad est très faible, les possibilités de développement sont de plusieurs ordres : la croissance externe en rachetant des groupes ou des Ehpad indépendants, le développement à l’étranger comme la Chine ou le développement sur d’autres secteurs connexes comme les services à la personne, les résidences Seniors ou l’Ephad à domicile…

Citons, par exemple, le rachat de Domidom par le groupe Orpéa mais également « l’Ehpad à domicile ». Ce sujet est de plus en plus d’actualité. Les différents opérateurs tentent de trouver la solution à la demande d’une majorité de personnes âgées, à savoir vieillir à leur domicile.

La Fédération des Caisses d’Epargne expérimente sa solution Mado, une offre architecturée autour de l’intervention d’un Case Manager d’une équipe de soignants couplée à un système de téléassistance.

Dans un autre registre, GDP Vendôme développe avec son offre Villa Sully, des résidences avec services pour Seniors avec des technologies et de mobiliers adaptés.

Plus récemment, Bluelinea et le groupe d’Ehpad Le Noble Age ont lancé Linéa Ressources, une solution qui mixe la mise à disposition d’une plateforme de coordination et de téléassistance, d’objets et de services connectés avec l’accès personnalisé à des ateliers de prévention et de bien-être, proposés par la résidence médicalisée « ressource ».

Une des difficultés est que les marges de certains secteurs peuvent être inférieures à celles attendues par les investisseurs des groupes d’Ephad.

L’exemple du Groupe Sos Seniors

En décembre 2015, le Groupe Sos Seniors a signé une Charte l’engageant à lutter contre le gaspillage alimentaire dans les 51 maisons de retraite médicalisées qu’il gère. Cette signature s’est déroulée à l’Ehpad Erik Satie (Bonneuil-sur-Marne), en présence de Laurence Rossignol, Secrétaire d’Etat chargée de la Famille, de l’Enfance, des Personnes âgées, et de l’Autonomie.

De tous les métiers de la restauration collective, celui de la restauration en établissements de santé et médico-sociaux enregistre le plus gros volume de pertes et de gaspillages. Les Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et hôpitaux long séjour produisent ainsi en moyenne 166 grammes de denrées alimentaires perdus ou gaspillés par personne par repas. Ces pertes sont dues notamment à la difficulté de gestion de la restauration en Ehpad : diversité des profils alimentaires, des acteurs, des modes de fonctionnement…

Groupe Sos Seniors est le premier signataire de cette Charte qui s’inscrit dans la démarche globale de développement durable dans laquelle il est engagé depuis 2014. La Charte « Mieux manger, moins jeter en Ehpad » s’inscrit également dans la préoccupation de l’amélioration de la qualité alimentaire en Ehpad et du bien-être des résidents.