Quand un senior visite une résidence-services, il ne visite pas seulement un logement.
Il visite une autre vie.
C’est un moment charnière. Derrière les sourires, les plaquettes, les mots rassurants, il y a une émotion qui pèse plus lourd que toutes les autres : la peur.
La peur de se tromper.
La peur d’être piégé.
La peur de ne plus pouvoir revenir en arrière.
Cette peur, elle n’est pas irrationnelle. Elle est profondément humaine.
Changer de lieu de vie à 75 ans, c’est un saut dans l’inconnu. Et tout le monde sait que l’inconnu, à cet âge comme à tout âge, ne se vend pas facilement.
Les arguments rationnels — la sécurité, la convivialité, les services, la sérénité — n’effacent pas la peur. Ils la contournent.
Et quand on contourne une peur, elle revient plus forte.
C’est pour cela que la méthode STS (Selling To Seniors) part d’un autre endroit. Elle part de l’acceptation de cette peur.
Car tant qu’elle n’est pas reconnue, la relation commerciale reste bloquée dans la méfiance.
Le vendeur parle de confort, le senior pense “renoncement”.
Le vendeur parle de liberté, le senior entend “contrainte”.
Pour avancer, il faut créer un espace de respiration : un contrôle sur l’incertitude.
Cela ne veut pas dire promettre que tout ira bien.
Cela veut dire redonner le sentiment qu’on garde la main, qu’on reste maître du choix.
Par exemple :
- Pouvoir essayer sans engagement trop lourd.
- Savoir qu’on peut revenir en arrière.
- Être accompagné, sans être infantilisé.
- Comprendre les étapes, les droits, les marges de liberté.
La clé, c’est cette nuance : il ne suffit pas de pouvoir revenir en arrière, il faut savoir qu’on le peut.
C’est la différence entre une promesse de sécurité et un sentiment de sécurité.
Et c’est cette différence qui décide d’une signature ou d’un refus.
Sans cette perception de contrôle, même les meilleurs projets d’habitat pour seniors se heurtent à un plafond de verre.
Un plafond invisible, fait d’émotions non dites, de doutes rationnels et d’un réflexe simple : “Ce n’est pas encore pour moi.”
Mais dès qu’on rend à la personne le pouvoir de décider, d’explorer, d’ajuster, la peur se transforme.
Elle devient curiosité.
Et la curiosité ouvre la voie à la confiance.
C’est là que la vente commence vraiment.
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