Il y a ceux qui parlent encore d’opportunités.
Et ceux qui commencent à parler de saturation.
Pendant des années, le marché des Seniors a été présenté comme une promesse infinie. Vieillissement de la population. Besoins croissants. Argent disponible. Le rêve.
Mais un rêve surestimé peut vite tourner au cauchemar économique.
Océan Bleu. Rouge. Noir.
Tu connais sans doute la théorie.
L’Océan Bleu, c’est l’innovation. Un espace sans concurrence.
L’Océan Rouge, c’est la guerre. Tout le monde se bat pour le même client.
L’Océan Noir ?
C’est quand la concurrence vire à l’aveuglement. Quand les règles ne comptent plus. Quand le marché est tordu, et que la promesse initiale devient une illusion dangereuse.
Et c’est là qu’on en est parfois dans la Silver Economy.
Le piège : un marché surestimé
Beaucoup d’acteurs sont venus pour prendre une part du gâteau.
Mais ils ont oublié de vérifier si le gâteau existait vraiment.
Les volumes projetés ? Exagérés.
Les usages ? Mal compris.
Les modèles économiques ? Copiés/collés.
Regarde les résidences services seniors en France.
On y est clairement en Océan Rouge. Trop d’acteurs, peu de différenciation, une clientèle moins réceptive qu’annoncé.
Et ça se tend.
Certaines zones ralentissent, les projets freinent, les marges s’érodent.
Et au loin, de nouvelles formes d’habitat — inclusif, intergénérationnel, plus souple — commencent à émerger. L’Océan Rouge a peut-être déjà commencé à noircir.
Et les tentatives d’Océan Bleu ?
Il y en a eu.
Des objets connectés. De la techno. Des apps. Des robots. Des plateformes.
Mais souvent, l’innovation n’a pas respecté les usages acquis de cette génération.
Elle est restée trop complexe, trop abstraite, pas assez incarnée.
La différenciation, pour qu’elle fonctionne, doit être :
- Compréhensible instantanément,
- Valorisable aux yeux de la cible,
- Légitime,
- Et désirable.
Sinon, c’est juste… une belle idée.
Et une belle idée non comprise reste une erreur coûteuse.
La suite ?
Ceux qui veulent rester dans la course devront faire mieux.
Pas plus.
Mieux.
Il ne suffit plus de s’inspirer des tendances.
Il faut comprendre les seniors de l’intérieur.
Leur quotidien. Leur culture. Leur langage. Leurs leviers profonds de décision.
Sinon, le risque est grand :
vouloir nager dans un Océan Bleu,
et finir englouti dans un Océan Noir.
Conclusion – Oui, les océans bleus sont encore possibles
Heureusement, tout n’est pas noir.
Loin de là.
Depuis 25 ans, c’est même tout l’inverse que je construis, jour après jour :
des océans bleus dans la Silver Economie et plus globalement sur le marché des 50+.
Des espaces d’innovation sincère.
Des projets utiles, viables, désirables.
Des offres qui respectent les usages, les rythmes, les attentes profondes des 50+.
Créer un océan bleu, ce n’est pas un coup de génie.
C’est une méthode. Un regard. Une stratégie. Et un profond respect de sa cible.
Alors oui, la Silver Economy peut s’enliser.
Mais elle peut aussi s’élever.
À condition de bien poser les questions,
et d’avoir le courage d’y répondre autrement.
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